Environnements d’apprentissage et inclusion : inclure dans le collectif, inclure par le collectif

Numéro thématique coordonné par :

  • Alexandra Badets (LINEACT-CESI, Université de Rouen, France)
  • Solveig Fernagu (Université de Paris-Nanterre, France)

Contacts :

abadets@cesi.fr

sfernagu@cesi.fr

Argumentaire du numéro :

La préoccupation forte des instances, tant économiques qu’académiques, nationales et internationales (Commission Européenne, OCDE, UNESCO) autour de la gestion de la diversité et la question de l’inclusion en formation, se traduit actuellement à la fois par des notes d’orientation et des engagements stratégiques dans le domaine des politiques publiques, et par la production d’un foisonnement d’articles scientifiques, que ce soit en sciences de l’éducation, en sociologie, en technologies de l’information et de la communication. Une revue de la littérature sur le thème de l’inclusion dans l’éducation, recensée sur des bases de données d’articles scientifiques permet, d’une part, de confirmer ce foisonnement, mais également de dégager une nouvelle tendance dans l’acception du terme « inclusion ». Si ce terme a longtemps, dans le domaine de l’éducation, concerné uniquement l’inclusion d’enfants en situation de handicap, une tendance de fond émerge visant à élargir le concept (Qvortrup et al, 2018 ; Malet et al., 2020). La notion d’inclusion englobe désormais, en éducation et en formation, la prise en compte et la gestion de la diversité des profils des apprenants : le genre, la culture, le statut socioéconomique, l’orientation sexuelle, l’âge, la géographie, la langue, mais aussi les capacités cognitives ou encore « les approches de représentation des phénomènes et de résolution de problèmes » (Atadero & al., 2018). Cette gestion apparaît d’autant plus nécessaire qu’elle influe directement les conditions d’un apprentissage efficace pour tous-tes. En effet, penser et pratiquer une pédagogie inclusive, c’est tenter de répondre aux besoins d’apprentissages et aux manières d’apprendre de tous les apprenants. Diversité rime alors avec normalité.

Pourquoi la question de l’inclusion et de la prise en compte des diversités se pose-t-elle plus que jamais tant dans les domaines de l’éducation que ceux de la formation ?

D’une part, parce que l’apprentissage est un processus profondément social comme le rappelle Bruna (2018), en ce qu’il est « un vecteur d’élaboration, capitalisation et partage de savoirs qui se construisent dans et par l’interaction ». D’autre part, parce que l’actuelle montée en puissance de dispositifs basés sur la coopération des apprenants (pédagogies socioconstructivistes de type pédagogies par projet, par problèmes…) accentue cette intrication. Si ces pédagogies ont pour optique le développement des capacités sociales des apprenants (Connac, 2018), elles ne sont pas sans faire émerger des difficultés d’intégration ou d’adaptation au groupe, et des sentiments d’insécurité voire d’exclusion (Atadero, 2018 ; Beddoes, 2018). L’une d’elle renvoie à la diversification (on parle de massification de l’enseignement supérieur notamment) des profils d’apprenants, l’autre à la conception généralisée de dispositifs pour un apprenant « type », une « norme » (on parle d’industrialisation des processus d’apprentissage), toutes deux pouvant générer des phénomènes de marginalisation et d’exclusion (Potvin, 2013). La question n’est donc plus tant du côté du « pourquoi inclure » (question à laquelle l’éthique offre des réponses) que de celui du « comment inclure » pour embrasser à la fois cette diversité identitaire et cognitive, dans une perspective « multidimensionnelle » de la diversité. (Atadero & al., 2018). Les contributions attendues pour ce dossier pourront prendre différentes formes :

  • Des compte-rendus de travaux de recherche ou témoignages de pratiques ou d’expérimentations de politiques d’inclusion et d’organisations collectives de gestion de la diversité, au niveau macro du cursus et de l’ingénierie de la formation, favorisant l’inclusion de chaque apprenant
  • Des compte-rendus de travaux de recherche ou témoignages de pratiques ou d’expérimentations de modalités pédagogiques collaboratives ou coopératives (niveau meso des activités en classe), favorisant l’inclusion de chaque apprenant
  • Des contributions théoriques éclairant les interactions entre collectif et inclusion.

Nous avons délibérément choisi le terme « collectif » afin d’inclure (!) dans les contributions les réflexions portant sur les activités tant collaboratives que coopératives des enseignants, des formateurs, des équipes, des experts, et des apprenants concernés. Ce numéro thématique sera donc l’occasion d’examiner la problématique de l’inclusion, abordée au travers d’actions collectives, afin d’illustrer comment il est possible d’inclure dans le collectif, et d’inclure par le collectif. Les propositions pourront développer des perspectives situées dans tout le continuum d’actions possibles veillant à favoriser l’inclusion par et dans le collectif en formation.

Références bibliographiques :
Atadero, R. A., Paguyo, C. H., Rambo-Hernandez, K. E., & Henderson, H. L. (2018). Building inclusive engineering identities: implications for changing engineering culture. European Journal of Engineering Education, 43(3), 378-398
Beddoes, K., & Panther, G. (2017). Mapping the integrated research landscape on gender and teamwork in higher education: 2000-2016. In 28th Annual Conference of the Australasian Association for Engineering Education (AAEE 2017) (p. 37). Australasian Association for Engineering Education
Bruna, M. (2016). Des acteurs, des règles et des savoirs : régulation sociale et apprentissage collectif dans une politique diversité. Management & Avenir, 86(4), 163-192. https://doi.org/10.3917/mav.086.0163
Connac, S. (2018). Ce que disent des élèves sur les classes coopératives en collège et lycée. Tréma, (50).
Hansen, J. H., Carrington, S., Jensen, C. R., Molbæk, M., & Secher Schmidt, M. C. (2020). The collaborative practice of inclusion and exclusion. Nordic Journal of Studies in Educational Policy, 6(1), 47-57.
Jones, M. (2018). Lessons Learned About Inclusion While Starting a New College. Metropolitan Universities, 29(1), 46-52.
McLoughlin, C., & Oliver, R. (2000). Designing learning environments for cultural inclusivity: A case study of indigenous online learning at tertiary level. Australasian Journal of Educational Technology, 16(1).
Malet, R., & Bian, C. (2020). Former des enseignants inclusifs Perspectives comparatistes internationales (Spirale 65-1, 2020, disponible) Présentation. Spirale, 65, 1.
Potvin, M. (2013). L’éducation inclusive et antidiscriminatoire: fondements et perspectives. Le développement d’institutions inclusives en contexte de diversité. Recherche, formation, partenariat, 9-26.
Qvortrup, A., & Qvortrup, L. (2018). Inclusion: Dimensions of inclusion in education. International Journal of Inclusive Education, 22(7), 803-817.

Soumission d’un texte :

Les auteurs intéressés par la thématique de ce numéro sont invités à soumettre leur article pour le 31 mars 2021.

Les auteurs transmettent  leur article simultanément aux deux coordonnatrices du numéro ;

Alexandra BADETS (LINEACT, CESI, Université de Rouen) :

abadets@cesi.fr

Solveig FERNAGU (LINEACT, CESI, Université de Paris-Nanterre):

sfernagu@cesi.fr

ET

aux adresses suivantes :

info@revue-phronesis.com
Philippe.Maubant@USherbrooke.ca

Les auteurs sont priés de déposer leur article dans deux versions : l’une déjà anonymée et la seconde non anonymée. Ils sont invités à indiquer pour toute soumission dans les commentaires pour le rédacteur le titre de l’appel à communication visé.

Recommandations générales :

  • Soumettre les textes en format Word uniquement (sur PC ou Mac).
  • Respecter les normes de présentation de l’American Psychological Association (APA), dernière version et adaptées en français pour répondre aux normes linguistiques en usage.
  • La longueur de chaque chapitre sera de 70 000 caractères « max » (espaces compris), en excluant le titre, les résumés en français et en anglais, les mots-clés en français et en anglais et la bibliographie.
  • Les textes sont présentés à interligne simple.
  • La police de caractère utilisée est Avenir (taille 11) ou Times (taille 12)

Présentation des figures et des tableaux :

  • Les tableaux sont limités à un maximum de 2 par article. Un tableau ne devant pas dépasser une page. Un tableau doit être lisible, légendé et référencé.
  • Les figures et schémas sont également limités au nombre de 2 par article et doivent être transmis en format JPEG, TIFF, PDF ou PNG. Une figure ou un schéma doivent être lisibles, légendés et référencés.
  • Les auteurs indiquent dans le texte l’emplacement des schémas, tableaux, figures, graphiques, etc. à insérer et ils les joignent en annexe avec toutes les indications quant à la composition de ces documents.

Hiérarchisation des titres :

  • Trois niveaux de titre sont permis.
  • Numéroter les titres et les sous-titres afin de bien en préciser la hiérarchie (ex. : 1., 1.1., 1.1.1.).

Format d’écriture :

  • Utiliser l’italique uniquement pour les mots étrangers et les titres d’ouvrages.
  • Utiliser le gras uniquement pour les titres et les sous-titres.

Écriture des nombres :

  • Les nombres de 0 à 10 (inclus) sont toujours écrits en lettres, que ces nombres soient au début ou à l’intérieur d’une phrase.
  • À partir de 11, les nombres sont écrits en chiffres dans les phrases ; s’ils sont au début d’une phrase, ils sont écrits en lettres.
  • S’il y a une énumération de plusieurs catégories évoquant des nombres différents dans une même phrase, tous les nombres sont écrits en chiffres.
  • Les nombres inférieurs à zéro, les fractions, les rapports et les pourcentages s’écrivent toujours en chiffres

Citations dans le texte et références bibliographiques : elles doivent respecter les normes APA dernière édition (7e).

Calendrier et processus d’évaluation des articles soumis :

  1. Transmission de l’article par l’auteur ou les auteurs au coordonnateur du numéro au plus tard pour le : 31 mars 2021
  2. Transmission de l’article par le coordonnateur du numéro aux évaluateurs au plus tard pour le : 10 avril 2021
  3. Retours des évaluations transmises au coordonnateur du numéro avec en copie le directeur de la revue au plus tard pour le : 20 mai 2021
  4. Transmission par le directeur de la revue de la grille de synthèse des évaluations à l’auteur ou aux auteurs au plus tard pour le : 31 mai 2021
  5. Transmission de l’article révisé au coordonnateur du numéro avec en copie le directeur de la revue au plus tard pour le : 10 juillet 2021
  6. Publication envisagée au plus tard : fin 2021-début 2022

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